Dans la France du XVIIIe siècle, de nombreuses villes, comme Bordeaux, possédaient des théâtres. Avec le développement économique de la ville, une nouvelle élite culturelle s’est affirmée à Nantes. Fréquentée par le milieu artistique et littéraire, réclamant de nouvelles salles de spectacles comme le Jeu de Paume et les salles de la rue du Bignon-Lestard (aujourd’hui rue Scribe).
Véritable manifestation de l’architecture néoclassique, le Grand Théâtre, inauguré le 28 mars 1788, s’est imposé comme le summum de la culture nantaise.
En 1765, l’architecte urbaniste Jean-Baptiste Ceineray propose le premier projet, mais celui-ci est abandonné. Le projet prend forme sous l’impulsion de Jean-Joseph-Louis Graslin, bénéficiaire général de la ferme nantaise, et l’intervention de l’architecte urbaniste Mathurin Crucy. Le Grand Théâtre vient d’être achevé le 23 mars 1788.
Dès 1780, Jean-Joseph-Louis Graslin souhaite construire un nouveau quartier à l’extérieur des murs ouest de la ville, sur une colline surplombant la rade. L’opération consiste à créer des quartiers élégants et modernes en reliant bâtiments résidentiels, promenades et bâtiments publics. Pour assurer le succès de cette entreprise et attirer une clientèle fortunée, J.J.L. Graslin souhaite construire des bâtiments publics : Le choix s’est porté sur la reconstruction du théâtre. Une coopération entre la ville et les donateurs privés est nécessaire. Cela dépend de J.J.L. Graslin, le gouvernement local développe le terrain et met en œuvre le plan directeur. Le nouvel architecte-Voyer Mathurin Crucy est responsable de la conception du quartier et du théâtre.
Les travaux du théâtre commencèrent en 1785. Graslin et Crucy défendent des intérêts privés, l’un en tant que mécène et l’autre en tant que conception architecturale. L’architecte a dû soumettre et soulager partiellement le client des règles de construction qui s’ imposaient au bâtiment carré.
Même avec un tel conflit, le théâtre et la place verront le jour.
